PRESSE

Au-delà de la simple exploration d’un fait divers, La Robe blanche est avant tout une subtile variation sur la trace, sur les fantômes qui nous habitent : qu’ils s’appellent Pippa Bacca, qu’ils soient notre propre mère, ou encore une femme éperdue poursuivie par un cavalier en armes, et qui voit venir sa fin.
Avril Ventura, Le Monde des Livres

Après la comtesse de Castiglione (dans L’Exposition, 2008) et Barbara Loden, la cinéaste du mythique ­Wanda (Supplément à la vie de Barbara Loden, 2012), la présence de Pippa Bacca au cœur du nouveau, très bel opus, vif et profond, de Nathalie Léger, incite à regarder ces trois livres comme un dispositif, un triptyque méditatif et imprévisible, porteur d’une réflexion subtile et multiple, d’une part sur l’art et le geste esthétique (« une robe blanche suffit-elle à racheter les souffrances du monde ? »), d’autre part sur la féminité non pas sur « la » femme, mais sur des femmes dont les élans vitaux et les aspirations singulières furent pris dans les rets des conventions et des normes sociales. Indissociable de ces figures féminines, la mère de la narratrice s’invite dans les trois ouvrages, de façon plus ou moins subreptice ou affirmée.
Nathalie Crom, Télérama

la robe blanche

Vendredi 25 janvier 18h00

Durée : 1h00 - Théâtre d'Orléans

Il y a quelques années, Nathalie Léger découvre une histoire qui l’intrigue et la bouleverse : une jeune artiste qui avait décidé de se rendre en autostop de Milan à Jérusalem en robe de mariée, pour porter un message de paix dans les pays en conflit ou en guerre, est violée et assassinée par un homme qui l’avait prise en voiture au sud d’Istanbul. Artiste ou martyre ? Candeur ou sacrifice ? Elle voulait faire régner l’harmonie par sa seule présence en robe de mariée. Mais ce n’est ni la grâce ou la bêtise de cette intention qui captive la narratrice, c’est d’avoir voulu par son voyage réparer quelque chose de démesuré et qu’elle n’y soit pas arrivée. Et parce qu’elle découvre que cette histoire vraie qui la touche tant en accompagne ou en révèle une autre. Elle comprend que sa mère lui demande la même chose : pouvoir réparer sa propre histoire blessée en lui demandant de raconter son mariage, d’exposer l’injustice de son divorce. Le père, l’ayant quittée dans les années soixante-dix avec éclat pour une autre femme, avait réussi à faire prononcer leur divorce à ses torts exclusifs, à elle, l’épouse abandonnée. La mère demande à sa fille d’écrire l’ordinaire de ce qui s’est passé, l’échec, l’abandon, les larmes, l’injustice. Elle lui demande aussi d’écrire pour réparer. Mais si une robe de mariée ne suffit pas à racheter les souffrances de l’humanité, les mots pourront-ils suffire à rendre justice pour les larmes d’une mère ?

RENDEZ-VOUS

Rencontre avec Nathalie Léger
Vendredi 25 janvier à 18h00