Texte et mise en scène Kurô Tanino
Avec Stéphanie Béghain, Lorry Hardel, Mathilde Invernon, Jean-Luc Verna et Gaëtan Vourc’h
Traduction Miyako Slocombe
Collaborations artistiques Masato Nomura et Kyoko Takenaka
Scénographie Michiko Inada
Lumières Diane Guérin
Son Vanessa Court
Vidéo Boris Van Overtveldt
Accessoires Zoé Hersent
Construction décor Théo Jouffroy – Ateliers du Théâtre de Gennevilliers

Projet réalisé et produit par le T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National ; la Fondation du Japon et Arche LCC
Production déléguée : T2G Théâtre de Gennevilliers, Centre Dramatique National
Coproduction : Comédie de Genève, Festival d’Automne à Paris, Bonlieu Scène Nationale d’Annecy
Création du 19 septembre au 7 octobre 2024 au T2G Théâtre de Gennevilliers, avec le Festival d’Automne à Paris


Né à Toyama en 1976 dans une famille de psychiatres, Kurō Tanino crée la compagnie de théâtre Niwa Gekidan Penino en 2000 avec ses camarades du club de théâtre de l’Université de Médecine de Showa. Il met alors un terme à sa carrière de psychiatre pour se consacrer pleinement à la dramaturgie et à la mise en scène.
Il crée une première adaptation scénique du manga Dark Master de Caribu Marley et Haruki Izumi en 2003 sous le titre The Dark Master. Suivront quatre autres versions du spectacle en 2006, 2016, 2019 et 2020.
Avec sa compagnie, il crée Egao no Toride (2007) et Hoshikage no Jr. (2008). En 2009, il présente Frustrating Picture Book for Adults au festival HAU en Allemagne, en 2010 au Theaterspektakl en Suisse, et en 2011 au Next Arts Festival en France. En 2012, il présente The Room, Nobody knows au Festival de Helsinki. En 2014, il participe au Festival Theater der Welt en Allemagne, et au Wienerfestwochen avec Box in The Big Trunk, qu’il présente à Kaserne Basel la même année. En 2015, il crée KäfigausWasser à Krefeld, en Allemagne, et Homage for Cantor by Tanino and Dwarves présenté au Tokyo Metropolitan Theater.
Il obtient le 60e Kishida Drama Award en 2016 pour sa pièce AvidyaL’Auberge de l’obscurité. La même année, il crée la troisième version de The Dark Master. Les deux pièces sont présentées au T2G dans le cadre de Japonismes 2018, avec le Festival d’Automne à Paris. En 2021, il revient à Gennevilliers avec La Forteresse du sourire.
Les éditions Espaces 34 ont publié The Dark Master et AvidyaL’Auberge de l’obscurité.


Formé à l’école nationale supérieure d’art de la Villa Arson, à Nice, c’est par la pratique du dessin que Jean-Luc Verna commence son parcours. Le trait s’y fait charnel, les corps fardés à l’esthétique parnassienne laissent alors entrevoir un monde héroïque où Aphrodite se fait gitane, où le sublime côtoie le désespoir. Mais le projet artistique de Jean-Luc Verna dépasse la simple surface, plane, du papier. Qu’il soit acteur transgenre pour Brice Dellsperger dans la série des films « Body Double », performeur pour la chorégraphe Gisèle Vienne ou encore chanteur du groupe I apologize, Jean-Luc Verna ne cesse de réinventer une histoire de l’anatomie humaine. Utilisant son propre corps comme modèle qu’il met en scène, nu, face à l’objectif, Jean-Luc Verna réinvente un panthéon où se croisent et se mixent deux univers singuliers : l’histoire de l’art et l’imagerie rock. Avec minutie, il cherche des correspondances visuelles et mimétiques entre la représentation du corps comme dans la sculpture gréco-romaine, dans la peinture maniériste ou la photographie contemporaine avec des attitudes de rock star lors de concerts enregistrés. Nina Hagen se transforme alors en petite danseuse de Degas ; Siouxsie Sioux, son égérie, devient déesse égyptienne, nymphe, Grâce. Les postures et attitudes se réactivent ainsi à travers les siècles et les conventions.


Le metteur en scène japonais ouvre avec brio la saison théâtrale en fabriquant une société manipulée qui ne connait pas ses dirigeants.
- Libération

C’est un spectacle étrange, une tentative pour réfléchir à ce monde d’après qui est déjà là. Comment préserver notre part d’humanité face à une science sans conscience au service du libéralisme, telle est la question...
- L’Humanité

Le théâtre-dispositif de Kurō Tanino rend visibles et perceptibles ces forces aveuglantes que nous avons fini par ne plus voir. En cela aussi, il est magistral.
- Un Fauteuil pour l’Orchestre

Il y a dans son théâtre une qualité singulière qui consiste à installer une forme de flottement où les situations se développent presque imperceptiblement à la manière dont on se familiarise peu à peu avec un paysage et ses infimes variations. Il s’agit de ne jamais forcer le trait, ni d’affirmer, mais de laisser être.
- Transfuge.fr

MAÎTRE OBSCUR

Mercredi 16 octobre 20H30
Jeudi 17 octobre 20H30

1H30 - Salle Jean-Louis Barrault
Création

Kurô Tanino reprend le thème de The Dark Master – manga de Caribu Marley (auteur de Old Boy), sur l’emprise et la manipulation. Dans un établissement conçu et contrôlé par une Intelligence Artificielle, les pensionnaires participent à un programme de réadaptation à la vie quotidienne. Petit à petit, les relations se font plus personnelles, les rapports plus intimes et l’atmosphère plus troublante. Un spectacle qui révèle les paradoxes de notre condition humaine, sans jamais se départir d'un humour qui confine parfois au burlesque.

Dans un décor au réalisme saisissant où chaque meuble et accessoire contribuent à l’ambiance générale, intervient la voix suprématiste d’une Intelligence Artificielle. Nous voici plongés dans les différentes pièces d’un établissement contrôlé par une I.A. accueillant d’ancien.nes détenu.es en réinsertion. Pensionnaires de ce programme de réadaptation à la vie quotidienne, ils et elles évoluent sous nos yeux et sur les consignes, conseils et diktats de cette voix insaisissable. Un dispositif qui rappelle de loin celui d’émissions de télé-réalité où le public, transformé en voyeur autorisé, assiste au déroulé des journées des participant.es. Ici, soumis à l’exécution des indications données, comme un mode d’emploi oralisé du comment cohabiter en société, nos cinq cobayes se déshumanisent progressivement, se désincarnent au fur et à mesure qu’ils perdent leur autonomie. Poursuivant sa réflexion sur l’emprise des médias et la manipulation des consciences, Kurô Tanino explore par la fable les dérives dangereuses du progrès technologique dans un dispositif aussi fascinant que glaçant.
Dans un monde phagocyté par la télésurveillance et l’espionnage numérique, qui soumet nos identités virtuelles à la loi des algorithmes, transforme le traitement de nos données en modèles de prédiction comportementaux, dans un monde actuel où les récits de Georges Orwell ne sont plus de la science-fiction, Kurô Tanino questionne l’emprise sur nos vies et au-delà du contrôle de nos faits et gestes, celui de nos âmes mêmes.

Marie Plantin

RENDEZ-VOUS

Mardi 15 octobre 18h
Conférence/rencontre
avec Jean-Luc Verna, comédien
En partenariat avec l’ESAD
Atelier du CDNO

Jeudi 17 octobre
À l’issue de la représentation
Rencontre avec l’équipe
Atelier du CDNO