Conception et réalisation Mohamed El Khatib
Avec, en alternance et en fonction de leur longévité Annie Boisdenghien, Micheline Boussaingault, Marie-Louise Carlier, Chille Deman, Martine Devries, Jean-Pierre Dupuy, Yasmine Hadj Ali, Salimata Kamaté, Jacqueline Juin et Jean Paul Sidolle
Dramaturgie et coordination artistique Camille Nauffray
Scénographie et collaboration artistique Fred Hocké
Vidéo Emmanuel Manzano
Son Arnaud Léger
Régie générale Jonathan Douchet
Direction de production Gil Paon
Entretiens Vanessa Larré, Marie Desgranges et Zacharie Dutertre
Collaboration et soutien aux répétitions Mathilde Chadeau, Vassia Chavaroche et Elliot Delvaux
Vie médicale Virginie Tanda, Paul Ceulenaere, Anne-Marie Di Giambattista et Vinciane Watrin
Administration Cécile Boursier
Presse Nathalie Gasser
Photographies de plateau Yohanne Lamoulère
Production : Zirlib
Coproduction : Festival d'Automne à Paris, Points communs - Nouvelle scène nationale Cergy-Pontoise-Val d'Oise, Théâtre National Wallonie-Bruxelles, La Comédie de Genève, Théâtre national de Bordeaux en Aquitaine, Théâtre national de Bretagne (Rennes), Tandem Scène nationale d’Arras-Douai, MC2: Grenoble Scène nationale, La Comédie de Clermont-Ferrand Scène nationale, Théâtre Garonne Scène européenne (Toulouse), Festival d’Avignon, Théâtre du Bois de l'Aune (Aix-en-Provence), Équinoxe Scène nationale de Châteauroux, Théâtre de la Croix-Rousse (Lyon), La Coursive Scène nationale de La Rochelle, Espace 1789 - Saint-Ouen, Théâtre de Saint-Quentin en Yvelines Scène nationale, Le Channel - Scène nationale de Calais.
Accueil en résidence : Le Mucem - Marseille, CIRCA La Chartreuse.
Zirlib est conventionnée par le Ministère de la Culture - DRAC Centre-Val de Loire, par la Région Centre-Val de Loire et soutenue par la Ville d’Orléans.
Mohamed El Khatib est artiste associé au Théâtre de la Ville à Paris, au Théâtre National de Bretagne à Rennes et au Théâtre National Wallonie-Bruxelle
Auteur, metteur en scène, réalisateur et plasticien, Mohamed El Khatib développe des projets à la croisée de la performance, de la littérature et du cinéma. À travers des épopées intimes et sociales, il multiplie les occasions de rencontres entre l’art, et celles et ceux qui en sont éloignés.
Après Moi, Corinne Dadat, qui proposait à une femme de ménage et à une danseuse classique de faire un point sur leurs compétences, il a poursuivi son exploration de la classe ouvrière avec la pièce monumentale STADIUM, qui convoque sur scène 58 supporters du Racing Club de Lens. Avec des enfants de parents divorcés, il s’est interrogé́ à la radio et à l’écran sur ce que la famille peut produire comme récit. Avec l’historien Patrick Boucheron, il a dessiné une histoire populaire de l’art au travers de la boule à neige.
Parallèlement à ses projets pour la scène, Mohamed El Khatib a développé́ une recherche plastique en collaboration avec plusieurs artistes. En Savoie, aux côtés de Valérie Mréjen, il a initié́ la création du premier centre d’art en Ehpad. À la Collection Lambert à Avignon, il a imaginé́ une exposition sentimentale en réunissant des commissaires précaires de la Fondation Abbé-Pierre et des membres du personnel du musée.
Au Mucem, il a créé l’exposition monumentale Renault 12, inspirée des voyages en voiture des familles franco-maghrébines.
Le spectacle puise sa force dans une irrésistible fragilité, celle d’hommes et de femmes qui jouent de leurs faiblesses, s’en moquent, tout en créant d’autres façons d’aimer.
Catherine Makereel, Le Soir
La Vie secrète des vieux, création de Mohamed El Khatib, [...] sur l’apparente banalité du réel, est une invitation au grand âge et une convocation à un splendide feu d’artifice.
Le Monde
Mohamed El Khatib est une des figures de proue du théâtre documentaire en France. La Vie secrète des vieux – en fait majoritairement des vieilles – porte sa patte : sept personnes âgées y détaillent sans fausse pudeur leur vie sexuelle et amoureuse.
La Terrasse
1H30 - Salle Jean-Louis Barrault
Création
La vieillesse signifie-t-elle la fin de l’amour ? Nos dernières années font-elles des déserts de nos désirs ? Adepte de l’art documentaire, le metteur en scène Mohamed El Khatib continue d’habiter la scène par l’intime. Avec La Vie secrète des vieux, nous partons à la rencontre de nos aîné·es. Des participant·es au crépuscule de leur existence nous content leurs histoires de cœur. Un spectacle beau et fragile qui dresse un tableau nostalgique de nos bilans amoureux.
Dans La Vie secrète des vieux, son dernier opus, la parole est au troisième âge. À celles et ceux que l’on n’entend pas ou peu, que ce soit dans les médias, sur scène ou au cinéma. Une plongée sans détour dans l’intimité de nos aîné·es puisqu’il est question ici d’amour. Explorer par la lorgnette mais sans voyeurisme ce qui se trame dans le coeur de celles et ceux qui ont accepté de témoigner. De raconter leur vie amoureuse. D’évoquer leurs désirs, leur sexualité, sans tabou ni fausse pudeur. Car il n’y a pas d’âge pour aimer, pas d’âge pour se désirer, aucune date de péremption qui vaille la peine d’être tamponnée, pas d’obsolescence programmée.
Alors on fait comment ? Quand le corps ne suit plus la cadence des battements du coeur ? On se débrouille, on invente, on sort des sentiers battus, on fait autrement. C’est sur un parquet de bal, évocation des premiers émois de leur vie amoureuse, que circulent en direct et au travers de projections vidéo, la parole des uns et des autres, les confidences, les souvenirs, retraçant par bribes des histoires d’amour, des passions, des désirs fulgurants, des déceptions et frustrations. Il y a celles et ceux qui ont renoncé, celles et ceux qui découvrent d’autres sources de plaisir, d’autres formes de sexualité, d’autres moyens d’expression de leur sensualité.
Au plateau, huit personnes d’un certain âge, issues de différentes classes socioculturelles, toutes éloignées de la scène donc amateur·ices, se racontent par le coeur et le corps. Coeur toujours ardent, prompt à s’ouvrir à l’autre, corps flétri et fatigué, en perte de vitalité, moins au taquet qu’avant.
La Vie secrète des vieux est un projet empreint de la fragilité tout autant que de l’expérience de ses interprètes, un accès direct à leur réalité concrète, une belle arme pour désamorcer moralité et préjugés. Un spectacle doux amer, entre nostalgie et drôlerie, amertume des uns, épanouissement des autres. Un show qui a du vécu et ose parler cul, ce n’est pas si fréquent ! On en sort éclairé, ému et amusé, heureux de réaliser que, quel que soit notre âge avancé, on a la vie devant soi, finalement !
Marie Plantin
Jeudi 28 novembre
À l’issue de la représentation
Rencontre avec l’équipe
Salle Jean-Louis Barrault
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