Avec Lola Giouse

Texte Pascal Rambert
Mise en scène Denis Maillefer
Collaboration artistique Cédric Leproust
Chorégraphie Jozsef Trefeli

Production Comédie de Genève

Pascal Rambert, né en 1962, est un auteur, metteur en scène, réalisateur et chorégraphe français.

« Je pense qu'il y a une sorte de règle universelle: plus on parle de soi-même, plus on part de l'infiniment petit que nous sommes et plus on arrive à une œuvre reconnue par les autres. Dans le sens où quand les autres la voient, ils s'y reconnaissent. » Pascal Rambert. Les Inrocks

Quelques dates-clés : 
2007-2016 : Directeur du T2G-Théâtre de Gennevilliers, un Centre dramatique national de création contemporaine exclusivement consacré aux artistes vivants
2011: Clôture de l'amour, Festival d'Avignon. Avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey. Tournée mondiale
2013 : Avignon à vie, lu par Denis Podalydès. Cour d'honneur du Palais des papes, Festival d'Avignon
2014 : Répétition, avec Emmanuelle Béart, Audrey Bonnet, Denis Podalydès de la Comédie-Française, Stanislas Nordey et Claire Zeller
2017 : Une vie, écrit pour les acteurs de la Comédie-Française
2018 : Nos parents, écrit pour les comédiens de la Manufacture
2019 : Architecture, Cour d'honneur du Palais, Festival d'Avignon.
2020 : 3 annonciations, création au TNB à Rennes.
2021: STARs, une production de la Comédie de Genève avec douze personnes au plateau dont Lola Giouse 

Perdre son sac est une confession en chute libre, où l’innocence d’une obsession se dissout dans le karcher d’une guerre des castes larvée.
- Le Temps

De sac, il est question dans la création de Denis Maillefer. Ou plutôt de le vider, ce que fait spectaculairement la comédienne Lola Giouse dans ce spectacle écrit spécialement pour elle par Pascal Rambert.
-  La Tribune de Genève

PERDRE SON SAC

MERCREDI 17 JANVIER 19H30
JEUDI 18 JANVIER 19H30
VENDREDI 19 JANVIER 19H30

1H - Atelier du CDNO

Un texte écrit « sur mesure » par Pascal Rambert, monologue brûlant sculpté par et pour le souffle de la comédienne Lola Giouse. L'atelier du CDNO comme une arène. Au centre, une comédienne. Autour d’elle, des chaises disposées en cercle qui accueillent le dispositif immersif de ce spectacle, tel un groupe de paroles.
Une jeune femme, laveuse de vitrines au bord de la crise de nerfs, y vide son sac à coup de mots rageurs, s’adressant à nous pour dire sa solitude et sa colère, son désarroi devant la perte de son amoureuse, son incompréhension face à un monde obsédé par la réussite et son sentiment d’injustice face aux inégalités sociales.

C’est un torrent de colère qui jaillit de son débit rapide et ininterrompu, dans une coulée sans ponctuation. Les mots claquent comme un cri du cœur dans ce portrait sombre et lumineux de la jeunesse d'aujourd'hui, d'une génération malmenée qui s'insurge contre la tiédeur contemporaine.

EXTRAIT
je veux voir ma grand-mère je veux mettre mes bottes de pluie vertes avec une tête de grenouille sur les pieds je veux me mettre dans une couverture dans la couverture verte de ma grand-mère je n'en peux plus je suis si fatiguée si tu savais comme je suis fatiguée j'aurai trente ans demain j'ai un bac plus 5 et je n'ai rien je ne suis rien je suis comme une fille triste qui pète un câble toutes les trente minutes je suis bien triste en moi je pleure dedans si tu voyais j'ai plein de gouttes ça coule je voudrais que tu me prennes dans tes bras et que tu m'enroules dans la couverture comme quand j'étais petite j'ai besoin de toi je voudrais que tu reviennes je ne suis pas arrivée bien à l'heure j'ai reçu ce sms débile de ta fille qui disait ta grand-mère plus vraiment pour longtemps le style de ma mère en amour vers moi c'était pareil pousse-toi ne me monte pas dessus tu m'étouffes j'ai le droit de ne pas avoir l'instinct maternel descends j'ai hurlé j'étais dans l'amphi en prépa et j'ai hurlé il a fallu que la sécurité vienne je n'arrivais plus à me calmer tu ne pouvais pas mourir sans que je chuchote à ton oreille tu es mon amour de 98 ans tu as vécu 98 ans tu te rends compte tu es toute vieille tu es toute ma vie tu aurais pu connaître Staline et Lejov tu aurais pu être sur la photo non tu n'aurais pas pu être sur la photo mais tu disais solnychko moyo ma chérie ma chérie ne pleure pas tu dois comprendre que nous avons beaucoup souffert que nous avons fait des milliers de kilomètres mais que ce n'était pas grave je savais que je venais vers toi sinon pourquoi avancer dans la neige j'avançais vers toi vers cet amour qui avait sauté une génération l'amour dans notre famille saute une génération

SOLI
UNE SOIRÉE,
DEUX SPECTACLES

Les 17 et 18 janvier à 21h,
vous pouvez également assister à 
LULLABY FOR SCAVENGERS de Kim Noble