Texte d’après7 de Tristan Garcia © Editions Gallimard
Adapation, mise en scène et lumière Marie-Christine Soma
Avec Pierre-François Garel
À l’image Vladislav Galard, Pierre-François Garel, Gaël Raës et Mélodie Richard
Scénographie Mathieu Lorry-Dupuy
Costumes Sabine Siegwalt
Musique et son Sylvain Jacques
Vidéo Pierre Martin Oriol
Images du film Marie Demaison et Alexis Kavyrchine
Prise de son du film Térence Meunier
Éclairage du film Mickaël Bonnet
Assistante à la mise en scène Sophie Lacombe
Assistante à la lumière Pauline Guyonnet

Production MC93 — Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis
Coproduction Théâtre National de Strasbourg
Avec le soutien de la DRAC Île-de-France - Ministère de la Culture

Formé à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm et l’Université Paris-Sorbonne,Tristan Garcia est un écrivain et philosophe français. Son écriture se caractérise par une exploration de toutes les possibilités du romanesque, passant de la science-fiction au roman expérimental, du récit d’initiation politique à la fiction fragmentée. Il développe, en parallèle, une pensée philosophique en prise avec les dérives, désenchantements et obsessions du monde actuel.

Son premier roman, La meilleure part des hommes, est publié en 2008 chez Gallimard. Le roman remporte le Prix de Flore à l’unanimité dès le premier tour. Il est adapté au théâtre par Pauline Bureau en 2012.

En 2010 parait Mémoires de la jungle, son deuxième roman. Il reçoit pour ce livre le Prix de la Biennale du livre d’histoire à Pontivy (Morbihan). La même année, le recueil de nouvelles En l’absence de classement final obtient le Grand Prix de Littérature Sportive.

Il publie, en octobre 2011, un essai de métaphysique aux Presses Universitaires de France : Forme et objet. Un Traité des choses.

En 2013, il est désigné Écrivain de l’année par le magazine «GQ» pour Faber : Le Destructeur, sélectionné aux prix Décembre, Médicis et Femina.

Son livre 7, publié en 2015, lui vaut le Prix du Livre Inter en 2016. Son roman Âmes, publié en 2019, premier tome d’une Histoire de la souffrance, fait événement lors la rentrée littéraire.

Depuis avril 2012, Tristan Garcia codirige avec Jean-Baptiste Jeangène Vilmer une collection sur les séries télévisées aux Presses universitaires de France. Il est également maître de conférences à la faculté de philosophie de l’Université Jean-Moulin-Lyon-III.

Après des études de philosophie et de lettres classiques, elle se tourne en premier lieu vers le métier de la lumière notamment grâce à sa rencontre avec Henri Alekan qu’elle assiste sur Question de géographie de John Berger, puis avec Dominique Bruguière dont elle est l’assistante sur Le Temps et la chambre de Botho Strauss mis en scène par Patrice Chéreau.

Au fil des années, tout en se passionnant pour les textes, elle crée des lumières pour Marie Vayssière, François Rancillac, Alain Milianti, Jean-Paul Delore, Michel Cerda, Éric Vigner, Arthur Nauzyciel, Catherine Diverrès, Marie-Louise Bischofberger, Jean-Claude Gallotta, Jacques Vincey, Frédéric Fisbach, Niels Arestrup, Éléonore Weber, Alain Ollivier, Laurent Gutmann, Daniel Larrieu, Alain Béhar, Jérôme Deschamps etc.

Parmi ses dernières collaborations, elle travaille pour Denis Marleau et Stéphanie Jasmin sur leur mise en scène d’Innocence de Déa Loher à la Comédie Française, ainsi que pour Jonathan Châtel sur sa mise en scène d’Andreas d’après Strindberg, présenté au Festival d’Avignon, ou encore pour Benjamin Porée sur sa mise en scène de Trilogie du Revoir de Botho Strauss également présenté au Festival d’Avignon.

Elle collabore régulièrement avec le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier. Elle crée les lumières de la pièce d’Ibsen Les Revenants mise en scène au Théâtre Vidy-Lausanne en 2013. Elle le retrouve en 2015 à Berlin pour la création de Bella Figura de Yasmina Reza, en 2016 pour la création de La Mouette, puis en 2018 pour la création de La Nuit des Rois à la Comédie Française.

En parallèle à son activité d’éclairagiste, elle est également metteuse en scène. En 1993, elle met en scène I don’t want to die, bad trip d’après le journal de Danielle Collobert.

En 2001 débute la collaboration artistique avec Daniel Jeanneteau ; ils fondent ensemble la compagnie La Part du Vent, compagnie associée au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis sous la direction d’Alain Ollivier. Leur premier spectacle, Iphigénie de Racine est créé au CDDB à Lorient puis au Théâtre National de Strasbourg. Suivent La Sonate des spectres de Strindberg en 2003, Anéantis de Sarah Kane en 2005, Adam et Eve de Boulgakov en 2007.

En 2008, ils signent ensemble la mise en scène de L’Affaire de la rue de Lourcine de Labiche avec le Groupe 37 de l’École du TNS, puis Feux d’August Stramm au Festival d’Avignon et en 2009, Ciseaux, papier, caillou de Daniel Keene au Théâtre national de la Colline.

En 2010, elle adapte et met en scène Les Vagues de Virginia Woolf d’abord au Studio-Théâtre de Vitry puis en 2011 au Théâtre national de la Colline où elle est artiste associée.

En 2014, elle met en scène avec Daniel Jeanneteau Trafic de Yohann Thommerel au Théâtre national de la Colline.

En 2017, elle adapte et met en scène La Pomme dans le noir, d’après Le Bâtisseur de ruines de Clarice Lispector à la MC93 de Bobigny, puis présenté notamment au TNS.

De 1998 à 2007, elle est intervenante à l’École nationale supérieure des Arts décoratifs en section scénographie. De 2008 à 2012, elle dirige le Comité de lecture du Studio-Théâtre de Vitry. Actuellement, elle intervient à l’ENSATT et à l’Ecole du Nord de Lille. Elle est également membre du Comité de lecture du Théâtre national de la Colline.

Science-fiction, politique et amour fou
Un homme revit sept fois sa vie. Qu’est-ce qui change au fil d’existences successives dont il se souvient chaque fois ? Qu’est-ce qui se transforme dans le monde alentour au gré de ses réincarnations et qu’il pourrait changer encore ? En un long monologue de plus de deux heures – mais qui passe ardemment ! – Pierre-François Garel, admirablement dirigé par Marie-Christine Soma, égrène son destin fragmenté sous de délicates lumières crépusculaires de conte fantastique. Fable sur l’immortalité et l’éternel retour, cette fine adaptation du roman de Tristan Garcia a pour point fixe la passion du héros pour la belle Hardy. Mais ne cesse d’interroger aussi sur nos responsabilités au fil de l’Histoire… Comme des enfants, dans de minimalistes décors de rêves et de cauchemars, au milieu de drôles d’images vidéo, on assiste fascinés à cette folle pièce de science-fiction, de politique et d’amour fou…
 - Fabienne Pascaud, Télérama

Le temps suspendu
Plus de deux heures pour un solo ? On pourrait hésiter. Mais parce que l’on connaît le travail de Marie-Christine Soma, venue à la mise en scène par la voie des lumières, parce que l’on connaît le talent profond et modeste de Pierre-François Garel, et parce que l’adaptation du livre de Tristan Garcia met en appétit, on est au contraire très heureux de d'embarquer dans la salle.
L’intelligence de la construction, le va-et-vient sans excès avec un écran où l’on peut découvrir Pierre-François Garel lui-même, et d’autres personnages, dont un petit garçon, l’ensemble étant incarné tour à tour par Mélodie Richard, Vladislav Galard, Gaël Raës, l’homme du plateau n’est jamais seul.
L’équipe artistique est inspirée (…) et tout cela donne une cohérence profonde à un « spectacle » paradoxal qui, comme l’écriture même de l’écrivain, hésite entre quotidien familier et fantastique.
L’argument l’est. Un homme ne cesse de mourir, ne cesse de revivre. Certains épisodes se répètent, certaines figures font retour. Que croire ? Qui croire ?
Sans doute sans l’habileté délicate de Marie-Christine Soma, ne serait-on pas à ce point subjugué. Mais c’est la présence, la finesse d’un artiste qui se déplace à la vitesse de l’éclair, qui impose et la présence du « héros » et les fantaisies de ses vies, qui font le charme intense de la représentation. A voir d’urgence ! C’est superbe. Un exercice de haut vol, sans esbroufe. Du vrai et grand théâtre.
- Armelle Héliot

LA SEPTIÈME

MERCREDI 15 MAI 20H30
JEUDI 16 MAI 19H30

2H10 - Salle Antoine Vitez

La Septième est une fable métaphysique autour d'un être humain ordinaire à qui incombe un devenir extraordinaire, un homme banal à qui est donné l'immortalité : il vit, trépasse et renaît immédiatement. Il est déjà mort et ressuscité six fois. Mais sa septième vie est la dernière. À chaque nouvelle naissance, il garde en mémoire tous les évènements de ses vies précédentes et tente de donner sens à ce miracle et de se réinventer à chaque fois. Tour à tour, il sera simple fonctionnaire, scientifique honoré d'un prix Nobel, chef de guerre, trader jouisseur et meurtrier, prophète et même écrivain. Une succession délirante d'existences pour un seul homme.
Marie-Christine Soma s’empare de la septième et dernière partie du roman 7 de Tristan Garcia, romancier et philosophe, dans un seul en scène où théâtre et cinéma s'entrelacent. À la fois récit d’un amour fou, interrogation sur la contingence des chemins de vie, métaphore du mystère de l’acteur qui porte toujours en lui les différents rôles qu'il a traversés, d'autres existences dans lesquelles il s'est projeté, et réflexion existentielle où se mêlent fantastique et science-fiction.Voilà, je n’ai presque rien à ajouter.J’essaie de m’habituer à la mort. Les fois précédentes, je n’avais jamais eu peur. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Je ne parviens pas à me représenter la mort et le néant, comme le font tous les hommes normaux et mortels tels que vous êtes (en tout cas, je le suppose). C’est tout nouveau pour moi. Il faut me comprendre. Apprendre à mourir, je veux bien. Mais... On ne meurt qu’une fois, le temps de retenir la leçon, on n’est déjà plus rien. Il paraît que l’art, la religion, la philosophie servent de réconfort à tous les hommes, mais on parle de ceux qui n’ont jamais été éternels ; moi, je l’ai été. J’ai été Dieu. Lorsque mon cœur, mon cerveau s’arrêteront, sept mondes termineront avec moi. Qu’est-ce qu’il en restera ? Rien.

RENDEZ-VOUS

Jeudi 16 mai à l'issue de la représentation
Rencontre avec l'équipe