Avec Chara Afouhouye, Zakary Bairi, Mélodie Lauret, Anthony Martine
Dramaturgie et collaboration à la mise en scène Céline Champinot
Assistanat à la mise en scène Jojo Armaing
Scénographie Shehrazad Dermé
Création sonore Élisa Monteil
Création lumière et régie générale Suzanne Péchenart
Création dispositif réseau-vidéo Arnaud Troalic
Régie plateau Marianne Joffre
Régie son Jenny Charreton
Régie lumière Myriam Bertin
Paroles et composition des chansons Tout mon sang, Et si je l'étais ?, Poil et Putréfaction Mélodie Lauret
Photo plateaux de cantine Macha Robine
Cette création a été accompagnée par l’équipe permanente et intermittente du CDN de Besançon, et notamment :
Création costumes Florence Bruchon
Construction du décor : David Chazelet, Antoine Peccard et Thomas Szodrak
Réalisation couverts Rémy de l’entreprise Savoir-Fer
Régie plateau Hervé Bailly, Nicolas Grandvuillemin
Habillage Odile Chosson
Régie vidéo Mathieu Lontananza
Régie lumière Claire Michoux
Remerciements Macha Robine, Sandra Calderan, Alexia et Lyes Baïri, Corinne Lauret
Production déléguée Centre Dramatique National Besançon Franche-Comté
Coproduction Compagnie Dans le ventre, TPR – Centre neuchâtelois des arts vivants – La Chaux-de-Fonds, Maison de la Culture d’Amiens, Le Maillon Théâtre de Strasbourg – Scène européenne, Théâtre du Beauvaisis – Scène nationale, Le Phénix – Scène nationale de Valenciennes, CDN d’Orléans – Centre Val-de-Loire, Le Carreau du Temple – Établissement culturel et sportif de la Ville de Paris
Avec le soutien de la DRAC Hauts-de-France dans le cadre de l’aide à la créationet de la Région Hauts-de-France
Résidence Ferme du Buisson / Scène nationale de Marne la Vallée
D’origine martiniquaise, Rébecca Chaillon passe son enfance et son adolescence en
Picardie. Elle rejoint Paris pour des études d’arts du spectacle et le conservatoire du
XXème arrondissement de Paris.
De 2005 à 2017 elle travaille au sein de la compagnie de débat théâtral Entrées de jeu dirigée par Bernard Grosjean et dans sa propre structure : La compagnie Dans le Ventre qu’elle fonde en 2006.
Sa rencontre avec Rodrigo Garcia lui confirme son envie d’écrire pour la scène performative, d’y mettre en jeu sa pratique de l’auto-maquillage artistique enseignée par Florence Chantriaux et sa fascination pour la nourriture. Elle écrit alors un seule-en-scène L’Estomac dans la peau (texte lauréat CNT/ARCENA dans la catégorie Dramaturgies Plurielles en 2012) ainsi que de courtes formes performatives, programmés dans de nombreux festival de performances mais aussi dans des lieux de diffusions tels que La Ferme du Buisson et la Scène Nationale d’Orléans. Sa création suivante Monstres d’amour (je vais te donner une bonne raison de crier) est un duo avec sa collaboratrice principale Elisa Monteil, autour du cannibalisme amoureux et d’Issei Sagawa.
En 2016, Rébecca participe aux films documentaires sur les performers pro-sex d’Emilie Jouvet My body my rules et Ouvrir la Voix d’Amandine Gay sur les femmes afro-descendantes. Elle débute aussi sur les écrans avec un rôle récurrent pour une série produite par OCS, Les Grands, réalisée par Vianey Lebasque.
Rébecca Chaillon écrit les textes, danse et performe dans la création de Delavallet Bidiefono : Monstres/On ne danse pas pour rien et travaille avec Yann Da Costa dans Loveless et les Détaché.e.s, avec Gianni Gregory Fornet dans Oratoria Vigilant Animal, Anne Contensou pour Elle/Ulysse, Arnaud Troalic dans Polis.
Son dernier spectacle autour du football féminin et des discriminations, Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute, a été crée en novembre 2018 à la Ferme du Buisson, et représenté notamment aux CDN de Rouen, de Dijon, de Montreuil et à la Scène Nationale d’Orléans. En 2019, elle conçoit et interprète avec Pierre Guillois le spectacle Sa bouche ne connaît pas de dimanche– fable sanguine, dans le cadre de l’édition 2019 de Vive le sujet (festival d’Avignon/SACD).
En 2020, Rébecca devient artiste associée au Théâtre de la Manufacture - CDN de Nancy, et créé Carte Noire nommée Désir.
Familles, vous nous gavez !
Ce nouveau spectacle, très plastique, contient tous les ingrédients du bonheur pour séduire l’exigeant public adolescent. On y retrouve le jeu performatif avec la nourriture et l’auto-maquillage, une des signatures de Rébecca Chaillon depuis sa rencontre avec Rodrigo Garcia. On s’y amuse d’un côté « malaisant » – parole de jeunes spectateurs – lors de mises à l’épreuve des corps. Ah ! La scène où la moutarde monte au nez de Zachary et où il rejoue ses origines façon homme-invisible-momie : superbe jeu de montrer-cacher ! Ah ! Cette autre où Mélodie exhibe sa pilosité, en caméra subjective façonBlair Witch ! Le manga ou l’urbex, terrains de prédilection des ados, sont revisités avec inventivité. C’est bourré de trouvailles visuelles et ludiques pour dire les violences, les explorations, les armures. N’en disons pas plus pour conserver le suc et la fraîcheur de cette pièce vitaminée.
- Stéphanie Ruffier, Les Trois Coups
L'adolescence passée à la moulinette
En une distribution d’une parité millimétrée, les quatre interprètes, nouveaux venus dans l'univers de Rébecca Chaillon, sont formidables, forgés à ses rituels d’ingestion, à ce jeu souple, oscillant entre exubérance et naturel où le corps exulte, ils emportent la représentation et le public avec, réactif, concerné, happé par la dynamique scénique, l’originalité de la proposition et les sujets mis sur la table, éminemment en phase avec les préoccupations d’une salle en majorité mineure. Entre la performance théâtrale, le show de télé-réalité et le film gore de série Z, Plutôt vomir que faillir dégaine une théâtralité bravache et puissante, crache ses colères, régurgite ses malaises, vomit son dégoût de tout ce qui entrave et empêche d’être libre et d’être soi.
- Marie Plantin, Sceneweb.fr
La Gen Z passe à table
Après les amours cannibales ou l’hyper-sexualisation des femmes noires, l’habileté de Rébecca Chaillon pour exposer les non-dits n’est plus à prouver. Pour sa nouvelle création Plutôt vomir que faillir, elle invite quatre jeunes interprètes à exorciser leur propre adolescence. Manifeste d’une génération qui refuse de gober tous les bobards qu’on lui raconte.
- Marouane Bakhti, Mouvement
Le plus bel âge ingrat
Rébecca Chaillon ravive le souvenir cruel de ses années de collège et compose une première pièce pour adolescents
à la façon du spectacle qu’elle aurait voulu voir à l'époque. Servie par quatre jeunes comédiens formidables, Plutôt
vomir que faillir transporte le public au cœur du réel adolescent pour interroger, entre douceur et violence, l’intime
en construction. Magnifique. (...) La force de subversion contenue dans le spectacle lui donne des vertus curatives. L’autrice a voulu
offrir aux adolescents des outils pour affronter cette période spécifique de la vie, passage de l’enfance à l’âge adulte, outils
qu’elle aurait aimé avoir à sa disposition à l’époque. Libératoire, la pièce ouvre la possibilité d’un autre monde. La révolution
Chaillon est bel et bien en marche.
- Guillaume Lasserre, Mediapart
CRÉATION 1H30 - Salle Antoine Vitez
Coproduction CDNO
Spectacle à partir de 12 ans
Avec Plutôt vomir que faillir, Rébecca Chaillon se penche sur ses propres souvenirs d’adolescence. Le rapport à son corps, à sa couleur de peau, à sa corpulence ; le rapport à la nourriture, matière première de sa performance organique où chair et bonne chère fusionnent ; le rapport au désir, à la violence, motifs qui parcourent l'œuvre de cette artiste généreuse, percutante, essentielle.
Ce projet s’ancre dans les années collège et la rage qui s’y colle, il s’alimente à la source des malaises, de la détestation de soi, des nids de silence où l’on pourrait se noyer, du foyer familial où l’on se sent comme étranger. Par le biais d’une écriture auto-fictionnelle, poétique et charnelle, l'autrice et metteuse en scène fait du plateau un terrain de jeu pluridisciplinaire, un terreau propice à nos émancipations, intimes et communes.
Vomir n’est pas son genre. Faillir non plus a priori. Rébecca Chaillon a plutôt tendance à se remplir que le contraire, se nourrir et nous nourrir de formes performatives plus ou moins troublantes, voire expressément dérangeantes qui viennent questionner nos représentations et nos identités multiples, bousculer nos pudeurs et traquer l’intime jusque dans ses retranchements pour en extraire le politique qui s’y niche. Elle ne prend pas le théâtre à la légère ni avec le dos de la cuillère. Elle l’embrasse à pleine bouche, l’empoigne à pleines mains, s’en empare à bras le corps, usant des outils de la performance pour explorer au plateau ses obsessions, ses colères, ses réflexions, son goût de la transformation, ses dégoûts aussi. Les titres de ses spectacles parlent pour elle, ils annoncent la couleur (et Dieu sait si Rébecca aime les couleurs !) : L’Estomac dans la peau, Monstres d’amour, Où la chèvre est attachée, il faut qu’elle broute, Sa bouche ne connaît pas de dimanche (créé en binôme avec Pierre Guillois), et le dernier né, Carte noire nommée Désir. Ses créations ne se cantonnent pas à une recherche individuelle repliée sur elle-même, au contraire, elles cultivent une intense interaction avec le monde autour, elles se branchent sur le courant de l’époque et tendent à produire de nouveaux récits, comme des revanches sur toutes les histoires tues, les identités hors normes, les sexualités hors cadre. Pour que les regards s’ouvrent et se déplacent, pour que nos scènes deviennent le reflet juste d’un “nous” multiple, des différences et divergences qui fondent notre richesse. Pour que plus jamais nous ne soyons honteux de ce que nous sommes qui que nous soyons.
- Marie Plantin
Mercredi 12 avril à 20h30
Jeudi 13 avril à 14h30
Représentation adaptée
avec audiodescription par Marie-Émilie Gallissot
Réservations au 02 38 81 01 00