De et par Sébastien Barrier
Les vignerons et vigneronnes Marc Pesnot, Agnès et Jacques Carroget, Jérôme Lenoir, Agnès et René Mosse, Pascal Potaire et Moses Gadouche, Thierry et Jean-Marie Puzelat, Noëlla Morantin
Picturetank / Typographie Benoît Bonnemaison-Fitte-Bonnefrite
Regards Benoît Bonnemaison-Fitte-Bonnefrite, Catherine Blondeau, Laurent Petit
Régie Félix Mirabel et Jérémie Cusenier
Photographies Yohanne Lamoulère
Accompagnement et production l’Usine, Scène conventionnée pour les arts dans l'espace public (Tournefeuille, Toulouse Métropole)
Coproductions et résidences Le Channel, Scène Nationale de Calais - Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique - Le Carré - Les Colonnes, scène conventionnée, Saint Médard en Jalles, Blanquefort - Pronomade(s) en Haute-Garonne, Centre National des Arts de la Rue, Encausse les Thermes - Excentrique, festival porté par Culture O Centre – Ateliers de développement culturel - La Paperie, Centre National des Arts de la Rue – Angers - AGORA PNAC Boulazac Aquitaine -
D’origine
sarthoise, Sébastien Barrier commence une faculté d’histoire et de
lettres au Mans, avant de se lancer dans le théâtre. Il apprend le
cirque et le jonglage, tourne avec plusieurs compagnies. C’est au sein
de la compagnie du théâtre de rue le Phun, à Toulouse, qu’il crée le
personnage de Ronan Tablantec (clown un peu décadent) et le spectacle du
même nom. En mai 2013, il crée Savoir enfin qui nous buvons au Channel, à Calais. En 2015, à l'occasion du festival Mythos à Rennes, il crée Chunky Charcoal avec le dessinateur
Benoît Bonnemaison-Fitte et le guitariste Nicolas Lafourest.
Chez
lui, le vin facilite la digression. Avec humour et une franchise
désarmante, Sébastien Barrier célèbre la “Dive Bouteille”,
jusqu'à plus soif.
Jérémie Couston / Télérama
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Durée : jusqu'à plus soif - salle Pierre-Aimé Touchard
Savoir enfin qui nous buvons oscille entre la dégustation commentée, l’apéro documenté, le récit d’expérience, l’affirmation et le partage d’un goût, le prêche de bistrotier, le dévoilement de portraits, le carnet de voyage, la succession de récits, la performance de camelot, la conférence œnololudique et à la lecture. Savoir enfin qui nous buvons est une célébration du présent, une ode à l’ivresse. À consommer sans modération.
Marc Pesnot, du domaine de la Sénéchalière, vit et travaille en Loire Atlantique, à Saint Julien de Concelles, dans le vignoble du Muscadet. Il est fils et petit-fils de paysan et de vigneron. Ses vins sont classés en « vin de France » car il a renoncé depuis des années à en modifier le goût et la composition pour entrer dans l’appellation. Les goûteurs de l’A.O.C lui suggérèrent, lors de leur dernier refus, d’ajouter dans ses cuves un peu d’acide citrique pour gagner en acidité et se rapprocher de la typicité du Muscadet. Marc sourit en relatant l’anecdote, et continue d’expérimenter des fermentations bien plus longues que la moyenne, qui confèrent parfois à ses jus des arômes de mangue, d’ananas, et une complexité et une rondeur peu communes en Muscadet.
Agnès et Jacques Carroget, du domaine de la Paonnerie, vivent et travaillent à Anetz, en Loire Atlantique, aux frontières des vignobles du Muscadet Coteaux de la Loire, de l’Anjou et des Coteaux d’Ancenis. Issus d’une longue lignée de vignerons, ils évoquent ainsi leur conversion vers l’agriculture sans chimie : «…nous avons senti que l'agriculture conventionnelle arrivait à une impasse, nous étions dans un système technique qui se basait sur les sélections clonales, les engrais chimiques et les pesticides. Au bout de 30 années de chimie, les sols déjà fragilisés, peu riches en humus perdaient petit à petit leurs éléments par suite d'orage fréquents». Ils travaillent le melon de Bourgogne, le gamay, le cabernet franc, le cabernet sauvignon, le grolleau d’Ancenis et le chenin.
Agnès et René Mosse, du domaine éponyme, vivent et travaillent à Saint Lambert du Lattay, en Anjou. C’est en rencontrant des vignerons dans le cadre de leur activité précédente de restaurateurs à Tours, qu’ils décidèrent de se lancer dans l’aventure et d’acquérir des vignes en Anjou. Connus pour l’élégance et la finesse de leurs chenins secs, ils travaillent également le cabernet franc et sauvignon, le grolleau et le gamay. Leurs deux fils, Sylvestre et Joseph, perpétuent, en jeunes adultes, l’activité de leurs parents. Une exploitation familiale, et une famille attachante.
Jérôme Lenoir, du domaine les Roches, vinifie et produit des Chinon, à la suite de son père, de son grand-père et de son arrière grand-père. Âgé de trente six ans et père de deux enfants, c’est l’un des plus jeunes vignerons qu’évoquera savoir enfin... Tout comme ses ancêtres, il élève ses fins en fûts dans une cave troglodyte où s’empilent les vieux millésimes et s’accumulent les moisissures nobles. Et, tout comme eux, perpétuant en l’enrichissant le savoir faire familial, il ne met en vente ses vins qu’après quelques années d’élevage. S’il se frotte avec plaisir à la vinification de quelques litres de chenin issus d’une magnifique et vieille parcelle, sa production est presque exclusivement faite de cabernet franc, cépage roi du Chinonais, dont il tire des vins d’une finesse et d’une fraîcheur qu’on ne rencontre pas à chaque coin de rang à Chinon.
Thierry et Jean-Marie Puzelat, du clos du Tue-Boeuf, sont frères, et fils de paysan vigneron. Ils vivent et travaillent aux Montils, en Loir et Cher, et produisent des vins en appellations Touraine et Cheverny. Leurs parcours et personnalités sont très… différents. J’ai eu l’occasion de jouer pour le mariage de Thierry, et continue d’entretenir une relation privilégiée avec cette famille. Les vins du Tue-Boeuf, qu’ils soient rouges (gamay, pinot noir), ou blancs (menu-pineau, sauvignon, romorantin), sont emprunts des caractères réunis des deux frères. Ils sont, le plus souvent, droits, vifs, déroutants, et naturels. Après avoir appris de nombreux vignerons, Thierry transmet à son tour à celles et ceux qui se lancent. Il commercialise en outre, pour les faire connaître, des vins géorgiens, chiliens, italiens et espagnols.
Noëlla Morantin, vit et travaille à Pouillé, Loir et Cher, et y fait du vin depuis cinq ans. Elle vient du monde du marketing, et décide de bifurquer et de s’installer en Touraine suite à une rencontre avec une importatrice Japonaise qui y possède des vignes et lui en confie la gestion. Elle produit aujourd’hui des vins dont on vante les qualités, principalement en travaillant le sauvignon, le gamay, et le côt, aidée de Laurent, son compagnon, qui fût restaurateur à New York avant de s’installer en France. Elle a notamment, pour parfaire ses connaissances en la matière, travaillé chez Marc Pesnot et chez la famille Mosse, autres vignerons évoqués et goûtés dans savoir enfin.
Pascal Potaire et Mose Gadouche, du domaine des Capriades, à Faverolles-sur-Cher, sont associés depuis peu, mais se connaissent bien. Ils excellent, outre un sens de l’accueil et une convivialité qui contribuent à faire leur réputation, dans la production de « pet’nat », des vins pétillants, légers, fruités, vifs, « des vins de soif, des vins de copains, des vins du matin ». Pour cela ils mettent en bouteilles des jus naturels, le plus souvent à base de chenin, menu-pineau, gamay ou grolleau, dont la fermentation, non encore achevée, se poursuit pendant l’élevage et permet la prise de gaz. Leur cuvée « Piège à filles » ne laisse personne indifférent.